Waranka, Orque assassine

Waranka vient de la forêt du bois N'talamela, où elle a grandi au sein d'une tribu d'orques vivant du grand banditisme, du pillage, et de l'elfe farci. Dans cette tribu, la coutume veut que les membres fabriquent leurs propres armes à partir de ce qu'ils trouvent lors de leurs premiers raids, qu'ils effectuent à main nues en attendant. Ce qui explique que la tribu compte plus de vieux orques expérimentés que de jeunots, malgré un taux de fécondité au dessus de la moyenne.

Waranka n'était pas plus intelligente que les autres orques. Elle était plus faible (bien qu'elle reste une orque dans la force de l'âge; vaut mieux pas la faire chier non plus), et moins courageuse, car cette faiblesse entamait sérieusement sa confiance en ses capacités et son sentiment d'appartenance à la tribu. Pendant les raids, elle avait parfois du mal à s'en sortir seule. Un jour elle fut même vaincue pour un barde elfe sylvain, qui lui entailla profondément la cuisse avant de s'enfuir, l'empêchant de reprendre les raids avant un bon moment. Autant dire qu'elle fut la risée de son clan.
Ce fût à la fois la pire période de son histoire et la plus fructueuse. Elle repris les raids aussi tôt que possible, mais sa jambe étant encore fragile, elle arrivait après les autres au combat, et tentait donc de compenser en lançant des objets de loin (des branches, des cailloux...). Elle fut agréablement surprise, car elle se révéla très adroite au lancer de... de tout et n'importe quoi enfait.
Elle perfectionna l'art de balancer des objets sur les gens et en parvint rapidement à la conclusion qu'elle pouvait fabriquer des armes de jet efficaces en taillant de longues branches en pointe. Elle le fit donc à l'aide d'un vieux couteau de poche qu'elle avait trouvé sur un vieillard, lors d'un pillage.

Elle devint rapidement experte au lancer de javelots, et, bien qu'elle participait peu aux corps à corps sanglants appréciés par ses congénères, elle fut moins souvent la risée de sa tribu, car elle se montrait efficace.
Plus tard, elle abattit un combattant en armure, qui se défendait avec une arme similaire à la sienne, avec une pointe en métal au bout, et qu'il utilisait au corps à corps. Elle fut intriguée par ce style de combat, et garda l'arme.
Elle s'entraîna avec et utilisa la lance pour se défendre en mêlée lorsqu'elle y était forcée.

Waranka avait trouvé sa voie. Bien que toujours inférieure à ses congénères en termes de force et de musculature, elle était plus adroite, à l'affût des moindres mouvements de ses cible; Elle avait trouvé son style de combat, et se sentait moins esseulée qu'auparavant.
Elle passa ainsi de nombreuses années au sein de son clan, jusqu'au jour où...

Lors d'une nouvelle embuscade visant un groupe de marchands, les orques eurent une mauvaise surprise : il s'agissait enfait d'une bande d'assassins se faisant passer pour des marchands.
Le combat fût terrible.
Les assassins tournaient autour des orques et les frappaient avec précision, tandis que ceux-ci, enhardis par un combat qu'ils savaient dangereux, redoublaient de violence et de vivacité, ignorant la douleur jusqu'au moment où celle-ci se révélait fatale. Ils se montraient habiles à la parade, car ils voulaient à tout prix éviter les cicatrices. Celles-ci, allez savoir pourquoi, étaient très mal vues par cette tribu.
Waranka, encore et toujours, restait en retrait et tentait de gratifier les pseudo-marchands d'un javelot en travers du ventre.

Plusieurs orques tombèrent mais ceux-ci étaient plus nombreux et restaient des orques... la baston, c'est leur truc.
Ils parvinrent à encercler le maître assassin qui menait le groupe, et décidèrent de s'amuser un peu. Les orques formèrent un cercle autour de lui, et choisirent de le combattre un à un. Waranka fut désignée volontaire pour commencer. Ses compagnons se moquaient d'elle, disant qu'elle ne ferait pas le poids face à cet homme-là.
Le-dit homme se mit à virevolter autour d'elle, lui donnant des coups de poings et de pommeau. Waranka, qui était tout de même endurante, essuyait les coups, et tentait de riposter. L'homme esquivait. Elle non. Elle commençait à fatiguer, mais comprenait ce que faisait l'homme, et se mit à son tour à tournoyer (un peu plus gauchement, ne le cachons pas), et tentait de se dérober lorsque les coups arrivaient. Elle parvint à en esquiver certains, mais pas tous. Le maître assassin, lui, jouait avec sa victime. Il était frêle mais diablement agile. Il la couvrait de coups, lequels formeraient autant de cicatrices... Waranka enrageait.
Il finit par la blesser à la cuisse, juste à côté de sa première cicatrice, lors d'une cabriole effectuée dans son dos. Ce fût sa seule erreur.
Lorsqu'elle reçut ce coup, Waranka revit la fuite de l'elfe sylvain, et se souvint des moqueries dont elle fut victime. Elle ne voulait pas revivre ça. Ses sens décuplés par sa rage et son instinct primaire de survie, elle se retourna si vivement que même l'homme ne vit pas le coup venir, et s'arrêta net, une lance de deux mètres plantée en travers de l'abdomen.
Lorsqu'il se rendit compte de la chose, le maître assassin sourit, et prononça ces mots, avant de s'éteindre :

"Il est étonnant qu'une créature telle que toi bénéficie de mon héritage... Mais ainsi soit-il. Je suis le maître assassin Yorak. En tuant un maître assassin de la guilde des Marchands Ninjas du Nord, tu as montré ta force et ton agilité. Va, parcours le monde, trouve la guilde, suis ses préceptes, et tu deviendras toi aussi un maître assassin. Vas, prends ce sceau, et réveille l'assassin qui sommeille en toi... Va assassin..."

Inutile de dire que Waranka ne comprit pas un traître mot de ce que tout ça voulait dire. Elle se contenta de crier "Assassin !!!" en l'achevant d'un second coup de lance. Elle trouvait que ça sonnait bien et en fit son nouveau cri de guerre.
Elle ne fit pas plus attention ni au sceau pendant au cou de l'homme, ni aux paroles qu'il prononça alors. Mais elle fut de nouveau sujette aux moqueries. Cela faisait deux fois qu'elle prenait un coup à la cuisse, et le nombre de coups reçus lui vaudraient des traces indélébiles que son clan n'accepterait pas. Seuls les faibles portaient des cicatrices dans sa tribu. Les forts ne prenaient rien, ou bien mourraient au combat. Mais on ne survivait pas avec des cicatrices, ou bien on vivait seul. Waranka récupéra les vêtements et la cape de l'homme. Elle l'utilisa notamment pour cacher toutes ses blessures.

Waranka réfléchit plus tard aux mystérieuses paroles de l'assassin. Et elle comprit tout de travers. Ne sachant pas ce qu'était une guilde, elle ne s'occupa pas de cette partie là. Toutefois elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant que sa tribu ne la chasse pour sa faiblesse et ses bleus. Et elle ne voulait plus être faible, ne voulait plus être la moins que rien du clan. Une phrase sonnait sans cesse dans ses oreilles : "parcours le monde... et tu deviendras toi aussi un maître assassin".
Qu'est-ce qu'un maître assassin ? Comment le devenir ? L'homme lui avait dit tout cela après qu'elle l'ait vaincue. Il virevoltait dans tous les sens, il dansait presque dans l'arène formée par les orques, tournant autour d'elle. Et elle l'avait vaincu en l'imitant. Alors ça devait être ça un maître-assassin. Un pillard qui dansait sur le champ de bataille. Ce style lui plaisait.
Ce fut un des rares moments de lucidité qui parcourrait la vie de Waranka; le genre de réflexion que les orques connaissent deux à trois fois dans leur vie.
Waranka se décida. Elle voulait trouver un nouveau clan, une nouvelle tribu avec qui piller en paix, et qui lui apprendrait à être plus forte. Elle voulait devenir une maître assassine, pour avoir son propre style de combat que sa tribu admirerait. Elle pourrait alors retourner chez elle, et montrer à tous ce qu'elle serait devenue. Une véritable orque digne, et une assassine parfaitement capable.



Waranka est donc une orque venant de l'Est. Elle a vécu toute sa vie de pillages, et il lui a fallut du temps pour comprendre que le reste du monde ne fonctionnait pas tout à fait comme ça. C'est d'ailleurs un miracle qu'elle n'ait pas fini pendue. Il en reste néanmoins qu'elle est prompte à la violence.

Waranka est une orque d'1m76, plus musclée que le commun des mortels de par son origine, mais assez frêle selon les standards peaux vertes. C'est toutefois une musculature très sèche, elle ne ressemble donc pas aux montagnes de muscles que sont les mâles de son espèce. Elle est assez élancée selon les standards orques, plutôt carrée selon les standards fanghiens, et pourvue d'une poitrine modeste. Elle a, comme tous les orques, une mâchoire proéminente et une canine qui dépasse de ses lèvres.

Elle est vêtue d'une tunique de toile noire, épaisse, et trouée en deux endroits, au ventre et au torse. Sur ses épaules est accrochée une longue cape, noire elle aussi, déchirée en bas, et affublée d'une capuche. celle-ci est déchirée à gauche et à droite du crane de Waranka, afin de laisser dépasser ses longues oreilles.

Waranka est téméraire et volontaire, car elle cherche tout le temps à faire ses preuves. Elle est amicale envers tous ceux qui la mettent en valeur, mais elle est de base renfrognée et bougonne. Elle est particulièrement susceptible, et le fait d'être une femelle ne l'empêche en rien de faire preuve d'une grande violence si on la cherche.

Elle n'est pas une assassine comme on l'entend la plupart du temps, et ne se revendique pas comme telle. Elle ne se revendique pas vraiment comme autre chose qu'une fière orque de toute façon. "Assassin !!!" est plutôt son cri de guerre, qu'elle lance chaque fois qu'elle engage un combat ou qu'elle achève un ennemi. Pour elle, "Assassin" est un style de combat, qui consiste à rester constamment en mouvement. C'est donc ce qu'elle fait. Et elle s'entraîne à tourner autour de ses ennemis pendant un duel. Elle reste tout de même assez bourrine et directe, n'est pas particulièrement fourbe, et cherche simplement à courir en zigzag partout sur la scène de combat. Mais, si ses "méthodes" ne sont pas aussi discrètes ni précises que celles d'un ninja ou d'un véritable assassin, elles n'en sont pas moins efficaces, et diablement plus violentes.