Tétoupti, le gnôme menestrel

Ô mal de crâne infâme, Ô migraine infernale
Je me réveille tranquille dans la cape d'un grand mâle
Où suis-je, où vais-je, que sais-je ?
Pourquoi donc m’enivrais-je ?

Je le regrette encore, réveillé près d'un mort
Je dois me coltiner un groupe de pécore.
Quelques vagues souvenirs remontent dans mon crâne
Une taverne, un grand orc, un collègue qui s'pavane.

Me serais-je embarqué dans une grande aventure ?
Ça semble être un donjon et bien sombre, j'en suis sûr.
L'orc est là lui aussi allumant une torche,
Il me r'garde je le r'garde, mais mon dieu, qu'il est moche.

Avec nous un trio, en tenue de combat,
Je stoppe mes tremblements et salue le nain gras.
Un elfe sympathique me prend sur son épaule
Et j'offre une révérence au collègue sus-cité
Dans un relent de gnôle bien rude à contrôler.

Nous avançons tranquille vers un couloir profond,
Dans lequel nous voyons un malheureux garçon.
Arrivant pour l'aider, le ménestrel s'empresse,
Mais des dalles piégées condamnent cette maladresse.

Derrière nous un grand mur viens de se décaler
Et arrive sur nous, un zombie affamé !
Ralliant talents et forces, nous détruisons l'enemis
La carcasse déséchée ne causera plus d'ennuis.

Libérant le pauvre hère du doux nom de "Grenier",
On se rappelle enfin, grâce au bout de papier
Tomber de la sacoche du ménestrel Arsène
Que notre quête ici est réelle et non vaine.

Il nous faut ramener l'antidote secret
Création merveilleuse d'un alchimiste damné
Contre une récompense, un beau petit pécule,
Qu'il faudra qu'on dépense pour s'offrir quelques bulles.

Continuant tout droit dans les obscures couloirs 
Trimbalant à dos d'orc qui servit de perchoir
Le pauvre paysan meurtri par son bourreau
Nous finîmes par trouver une salle au passage clos.

Récupérant une torche, je ratais l'arrivée,
D'un quatuor de garde plutôt mal équipés.
Après quelques échanges et plusieurs boutades,
Mon ami et collègue leur fit une accolade.

Ils retournèrent alors à leurs parties de cartes,
Estimant gagner peu pour risquer de combattre.
Continuant notre route pour trouver le trésor
On finit par tomber sur la salle du ... ben oui, du trésor.

L'alchimiste était là, et pris par la surprise,
Il ne pu que subir les assauts et les prises
Du nain Guz Gorog et du demi-orc Tokk
Qui ne furent pas avares de bing, de paf, de boum, de pan, de crac, de poc.

Malgré une explosion qui ravagea la salle,
Mes compagnons et moi prirent quelques trouvailles.
J'emportais une fiole à l'étiquette morbide
Quand l'elfe Naltenaor dénichais dans des cage
Des rats porteur de rage de l'infâme séïde.

Il les exécuta puis Tokk dans sa bonté
Distribua les pièces qu'il avait récolté.
L'alchimiste ligoté était maintenant ruiné
Mais nos bourses remerciaient ce triste état de fait.

Arsène Lapine fut prompt à trouver l'antidote
Mais aussi le poison qu'il acquit, je le note.
Nous repartîmes alors du donjon nettoyé,
Avertissant les gardes qu'il ne serait plus payé.

Il s'en allèrent donc en nous accompagnant,
Ouvrant la porte scellée par un enchantement.
Le mot "brouette" ouvrit la très grande sortie
Et nous pûmes respirer l'air frais et plein de vie
De cette soirée d'été au doux parfum poivré.

Notre commanditaire ravi de notre exploit,
Nous laissa quelques bourses et très vite nous quitta,
Devant sauver sa fille avant qu'il y ait trépas.

La suite n'est pas notable, car les aventuriers,
Bien que j'les ai aidé au court de l'épopée,
Partir avec tout l'or sans me laisser un sous,
En dehors de Arsène qui me laissa en tout
Une poignée de pièces d'or qui me furent arrachées
Car l'abruti de nain m'avait laissé ses frais...