Laszlo, mage itinérant

Grand, blond, cheveux longs, Laslzo est plutôt beau garçon. En revanche il est taillé comme une brindille à tel point qu'avec sa grande taille on a l'impression qu'il s'envolerait si on souffle dessus. Il porte la plupart du temps une robe de mage à capuche de couleur gris-bleu par dessus une tunique et un pantalon, le tout retenu par une ceinture en cuir. Aux pieds des bottes de cuir un peu élimées car voyager fait mal aux pieds c'est bien connu. Il porte également un sac à dos, une sacoche en bandoulière et un bâton plutôt simple à la main qui lui sert également de canne de marche.

Originaire de Blavine en pays Fernol, Laszlo a passé toute son enfance au bord du lac Blave avec son père pêcheur, sa mère, servante au château et son grand-père. Tout petit déjà, Laszlo était fasciné par les histoires d'aventure que lui racontait son grand père. Le vieil homme avait parcouru tout Fernol, une partie de la Caladie et de la Terre de Fangh et avait même effectué quelques voyages dans les contrées sauvages et inhospitalières du Nord.

Aussi, Laszlo s'inventait-il souvent des aventures lui aussi, s'éclipsant de plus en plus loin de la maison familiale avec l'âge, en quête de trésors fabuleux. Il en revenait souvent sale et les vêtements déchirés mais le sourire aux lèvres. Bref tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Laszlo. Jusqu'au jour où, alors qu'il avait environ 11 ans, le jeune garçon s'installa pour manger son sandwich.

Alors qu'il s'apprêtait à prendre la première bouchée, une étrange créature bondit soudain devant lui tout en le menaçant d'un vieux couteau rouillé et dont le bout de la lame était cassé. Le teint verdâtre de sa peau, les contusions partout sur son corps frêle et à moitié nu, mais surtout le sang et la boue dont il était couvert firent rapidement comprendre au garçon que le visiteur importun avait connu de meilleurs jours. Laszlo n'avait cependant jamais vu de pareille créature.

D'un naturel curieux, Laszlo tenta d'engager le dialogue et comprit assez vite qu'il serait difficile de communiquer avec la créature qui utilisait un étrange vocabulaire. Il finit par remarquer que ses yeux ne quittaient pas une seconde le sandwich dans sa main. Tendant celle-ci vers la créature, il lui proposa un morceau de sandwich.

Le gobelin sembla hésiter un instant, visiblement peu habitué à tant de gentillesse et soupçonnant une entourloupe. Néanmoins, voyant que l'enfant continuait de lui tendre la moitié de son sandwich, il finit par s'en emparer d'un geste vif avant de le dévorer. Voyant cela, Laszlo lui offrit gentiment l'autre moitié qui disparut tout aussi vite. Encouragé par cette réussite, Laszlo renouvela ses tentatives de communication avec la créature. Ceci dura un long moment, à la fin duquel gobelin et garçon n'avaient finalement compris que leurs noms.

La nuit commençant à tomber, Laszlo décida de prendre le chemin du retour et finit par dire au revoir à Dziik puisque tel était le nom du gobelin. Le lendemain, il retourna dans la forêt à l'endroit précis où il avait rencontré le gobelin la veille. Ne l'y trouvant pas, il déposa un sandwich sur une pierre, attendit un moment puis finit par repartir.

Les jours suivants, il répéta inlassablement le même rituel, le sandwich ayant à chaque fois disparu lorsqu'il revenait. Jusqu'à ce que quelques jours plus tards, Dziik montre à nouveau le bout de son nez. Laszlo l'invita à nouveau à partager son sandwich et Dziik ne se fit pas prier cette fois. Dès lors, une formidable amitié était née.

Les années qui suivirent, Laszlo et Dziik passèrent ensemble de longues heures dans la forêt, le gobelin racontant son histoire d'esclave au service d'une tribu d'orcs et son évasion au garçon pendant que celui-ci lui apprenait les rudiments de la langue commune. Une fois de plus, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et notre histoire en connut une des plus abruptes lorsque quelques années plus tard, Laszlo eut la surprise de découvrir le cadavre de Dziik lors d'une de ses visites.

Son ami avait visiblement été massacré par quelque sauvage, les blessures montrant clairement qu'il ne s'agissait pas d'un animal. Laslzo se retrouva alors en prise avec diverses émotions telles que le dépit, la tristesse et la colère mais n'oublia jamais son ami gobelin. 

Le reste de ses jeunes années fut consacré à ses études, encouragé et soutenu par ses parents. Ses années d'étudiant à l'université de magie furent longues et ennuyeuses. Puis un jour, l'école de magie locale ne fut plus suffisante et il dut partir pour l'université. Ce fut difficile, ses camarades ne manquant jamais une occasion de se moquer de lui, de sa grande taille et de ses oreilles pointues. Il ne se fit aucun ami parmi les autres élèves. La première année, il dut même faire face à la disparition de son grand-père, emporté une mauvaise chute dans l'escalier. 

Lorsqu'enfin il décrocha son diplôme, Laszlo était radieux à l'idée de retrouver ses parents. Cela faisait si longtemps qu'il ne les avait vus. Mais quand il rentra à la maison, il fut dévasté par ce qu'il y trouva. La maison était proche d'une ruine. Le jardin, autrefois plein de fleurs était recouvert d'immondices. Et l'intérieur était pire encore. Lorsqu'il poussa la porte, il découvrit sa mère allongée dans un lit près d'un feu sur le point de s'éteindre. Les couvertures qu'elle avait sur elle étaient pleines de trous. Aussitôt, Laszlo s'assit auprès d'elle et lui prit la main. Ils parlèrent ensemble de longues minutes ou du moins, Laszlo écoutait alors que sa mère lui racontait ce qu'il s'était passé depuis son départ.

Afin de pouvoir payer les frais de scolarité, son père avait été obligé d'emprunter de l'argent et comme il n'avait pas été en mesure de rembourser, l'usurier vers lequel il s'était tourné l'avait battu à mort et jeté dans le lac. C'est du moins ce qu'elle lui révéla dans un dernier soupir. Pour ne pas lui faire trop de peine, elle ne lui avait jamais annoncé la triste vérité mais la maladie était en train de l'emporter elle aussi et elle ne souhaitait pas emporter ce lourd secret avec elle. Elle expira quelques heures plus tard dans les bras de Laszlo.

Fou de chagrin, celui-ci rassembla ses affaires et quitta la ville par la première diligence. Il ne lui restait plus rien ici. Plus de famille, plus de maison. Tout cela à cause de la cruauté des hommes. Il se fit alors le serment de toujours utiliser sa magie pour aider les autres. Et depuis lors il voyage, à la recherche d'un moyen d'aider son prochain.