Brousse Vaine, bourgeois
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Brousse Vaine, bourgeois
- Background:
Ça y est, on pourrait appeler cela ça le grand saut. J’ai mon argent en poche, et j’ai bien préparé mon équipement. Ma lame, surtout, est de bonne qualité, mais je n’ai pas non plus économisé sur le reste. Après tout, j’en ai les moyens. Mais, alors même que j’arrive sur la place de ce village, le cœur empli de l’espoir enfin offert par l’action, un croassement me fait relever la tête. Là-haut, sur cet arbre. Un corbeau. Il y a toujours un corbeau.
D’aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu un corbeau.
En même temps, mon premier souvenir remonte à mes sept ans. Avant, tout est flou. Un sourire, une parole. Un rayon de soleil sur ma joue. Rien de plus. Mais le jour de mes sept ans, lui, restera à jamais gravé au plomb dans ma mémoire.
Quand j’y repense, étrangement, je me rappelle toujours en premier à ce qui est venu après. Quand j’ai enterré mes deux parents. Un caveau familial, recouvert de fleurs et de marbre coloré. Tout cela pour essayer, vainement, de cacher les tombes ternes, grises et terriblement silencieuses que l’on trouve à l’intérieur.
Les corbeaux étaient là. Ils étaient trois, sur une branche. Ils croassaient furieusement, l’air de nous reprocher de mettre hors d’atteinte toute cette viande froide. Ils trépignaient, sautaient, battaient des ailes et criaient toujours plus fort que le cimetière se vidait. Et moi je restais là, à les fixer en retard. Le regard aussi vide que mon âme. Seul.
Seul à part ma nourrice, Nany Coffee, qui à partir de ce jour-là resta en permanence près de moi. C’est elle qui s’occupa de moi.
Je me souviens de la mort de mes deux parents. C’était mon anniversaire. Nous étions tous souriants cependant que nous nous serrions dans notre voiture, en route vers la surprise qui m’avait été prévue. Les corbeaux l’ont annoncé.
Les premiers croassements ont brisé l’harmonie de la nature autour de nous en même temps que les bandits ont surgi des broussailles en hurlant. Le reste est très brouillon. Il y a eu beaucoup de cris, les chevaux ont henni, je crois qu’on a pris de la vitesse pendant un temps mais que l’attelage s’est renversé. Il y a eu des hurlements.
Puis je me suis réveillé au moment où des gardes venaient me récupérer. Et le lendemain nous enterrions ceux qui m’avaient donné le jour.
Je fus donc élevé par ma nourrice. Les affaires familiales allaient bien, du moins c’est ce que je crois avoir compris à l’époque. On ne m’en parlait pas beaucoup. Je ne m’y intéressais pas non plus. Elles furent gérées par d’autres en attendant que j’aie l’âge de m’en occuper. On me fournit donc l’éducation adéquate.
Malgré les efforts de Nany, je me renfermai sur moi-même. Je ne souris jamais. Mes précepteurs furent quelque peu déstabilisés. Il n’est pas habituel qu’un enfant ne rechigne pas quand on essaye de lui faire rentrer des forces des connaissances plus ou moins importantes. Mais je me contentai de les écouter en silence, le son de leur voix couvrant le bruit des rires moqueurs des corbeaux à la fenêtre.
Bien évidemment, cette stratégie fut beaucoup moins efficace pour l’apprentissage physique. Pour commencer, j’étais dehors. Et je subissais les humiliations sous le regard des sombres volatiles. Trop longtemps.
Un jour, ils étaient six dans l’arbre à m’observer, pendant que j’essayais vainement de manier une épée trop lourde pour mon faible poignet. Je chutai, et ils trouvèrent manifestement cela hilarant, éclatant de leurs croassements moqueurs à n’en plus respirer. Rouge de colère et de honte, harassé par ce harcèlement quotidien, je me relevai et me précipitai vers leur perchoir, gesticulant en tout sens. Je brandissais mon épée en essayant, vainement, de les attendre. Alors je lançai mon arme, et tout ce que j’y récoltai fut une belle estafilade sur mon cou, manquant de me tuer lorsque l’arme me retombât dessus. Et une hilarité renouvelée de la part de mes tortionnaires.
La fine cicatrice, blanche, me rappelle encore ma bêtise de ce jour.
Peut-être bien que c’est ce jour que j’ai basculé. Je crois bien avoir compris, à ce moment, que d’autres subissaient leurs propres corbeaux. Est-ce cette vision d’une mort si bête, lorsque je ramenai mes doigts teintés de rouge devant mes yeux, qui m’amena à avoir peur de ne rien accomplir ? Est-ce que sentir la chaleur de mon propre sang sur ma peau me rappela ce jour funeste ou mes parents se vidèrent du leur ?
Je ne saurais dire.
Mais ce fut le franchissement d’une deuxième étape dans ma vie. Celle où je refusai de laisser d’autres personnes subir les mêmes malheurs que les miens. Et pour cela, une seule solution.
Empêcher quiconque d’exécuter les mêmes crimes que ceux qui me furent infligés.
Quelques mois me furent nécessaires pour me préparer. C’est ainsi que je me rendis compte que les affaires n’allaient plus aussi bien qu’avant. Je consultai un forgeron réputé, mais appris que mes moyens ne me permettaient plus d’avoir une aussi belle lame qu’en un autre temps. Tant pis, je me contentai d’un marteau de piètre qualité. C’est, de toute façon, une arme bien plus simple à manier, n’est-ce pas ?
Je sortis un souvenir de mon père. Il voulut me déchirer le cœur quand je le vis. Mais je m’aperçus que, de cœur, je n’en avais plus. Tout juste une masse de plomb en train de fondre sous le feu de la flamme qui me brûlait. Alors je pris sa vieille dague.
J’achetai de l’équipement et faisait l’inventaire de ce que j’avais déjà en ma possession.
Et, ce matin, enfin, j’emballai un peu de nourriture, mon argent, et dis au-revoir à Nany. Je crois que ma nourrice hésitait toujours entre la peur de me voir partir ainsi ou la joie de me voir agir, sortir de mon tombeau intérieur.
Ses conseils me suivirent jusque sur mon perron. Puis je partis.
Et me voilà, sur cette place, à contempler ces foutus corbeaux, cependant que je cherche où commencer ma quête.
- Description physique:
Brousse Vaine est un homme finalement assez banal. Brun sans spécificité physique, si ce n'est une fine et longue cicatrice blanche qui court dans cou et son dos. On note cependant qu'il est plutôt grand, et surtout frêle, clairement par manque de travail physique.
Il porte en permanence un air sombre sur le visage, qu'il sera très difficile de lui enlever. Il est éduqué, et ses bonnes manières se ressentent vite, malgré une certaine retenue. Intelligent, il sait également s'adresser comme il se doit à chacun, faisant preuve d'un certain charisme. On lui trouve même un certain air de bad boy.
Pour finir, ses vêtements, de bonne qualité, sont eux aussi affligés d'une certaine banalité.
- La fiche d'origine:
- Fiche officiel à jour:
- Compétences:
- Appel des renforts
- Arnaque et carambouille
- Attire les monstres
- Chevaucher
- Érudition
- Pénible
- Runes bizarres
- Appel des renforts
- Remarques et infos MJ:
Tous les éléments du background sont exploitables. Notamment, cette étrange relation avec les corbeaux. Simple paranoïa ou manifestation surnaturelle ? Tant que ça s'utilise bien dans le RP, c'est cool.
La demeure familiale se situe dans le quartier Est de Kjaniouf. Elle est occupée par Nany, la seule personne pour qui Brousse Vaine ressent quelque chose, du moins à son départ. L'affaire familiale, dont Brousse ne connaît au final pas grand chose, est auto-gérée et légèrement surveillée par Nany, du moins dans la limite de ses faible compétences. La concurrence est rude, donc les affaires vont mal. Les revenus suffisent à peine à payer Nany et à entretenir la maison. Parfois, les fins de mois sont compliquées à boucler, mais Nany reste quand même par affection envers la famille Vaine et le petit Brousse.
En gros, si Brousse retourne à Kjaniouf, il y trouvera sa maison et Nany, mais aucune richesse attendant qu'il vienne les récupérer. Il pourrait essayer de renouer avec l'entreprise, mais attendez... Serait-il possible qu'il n'y soit pas le bienvenu ?
Voilà, tous ces éléments sont exploitable en scénario !
Merci à Este pour la validation et à Jrxfeat pour les conseils.
- Aventures:
- Il faut bien commencer quelque part:
Scénario des tunneliers - Moenium
Gains :- 52 XP
- 30 PO + 1 lingot de thritil
- Une armure de cuir correct d'occaz, mais en bon état
Fait notables :- Le lancer d'un batarang saucisson
- Un gobelin objet
- Une attaque haleine fétide
- Un gobelin Renaud (toujours debout !)
- Un massacre (sur un gobelin) à la pioche
- Un doux baiser sur le boss final (diversion ? ou réelle attraction ?) par le ranger
Achievements :- De un batarang saucisson envoyé, un !
- La marchande a fait un massacre dans la taverne... Monster kill
- Embrassez l'ennemi...
- 52 XP
Dernière édition par Phigger le Ven 09 Fév 2018, 18:28, édité 3 fois
Invité- Invité
Este- Aventurier
- Localisation : Vers Nantes
Date d'inscription : 17/04/2015
Re: Brousse Vaine, bourgeois
Maison de ville moyenne, ça veut dire que tu possèdes ta propre maison dans une petite ville de la Terre de Fangh. Ce n'est donc pas un village standard (comme Tronville ou Noghall) mais c'est pas la grande ville non plus (comme Glargh ou Waldorg). Dans ton cas, tu as la propriété de la maison familiale. A toi de décider de la localisation. Globalement, tu as le choix entre Chnafon, Kjaniouf, Juienal et Tulamor.
Sinon félicitations pour le background, c'est vraiment très bien écrit. Si tu souhaites développer la relation étrange que tu as avec les corbeaux, n'hésite pas à le dire à ton MJ pour qu'il insère des clins d'oeil dans sa partie ... vu ton background, y a un truc plus ou moins surnaturel qui pourrait être développé.
Sinon félicitations pour le background, c'est vraiment très bien écrit. Si tu souhaites développer la relation étrange que tu as avec les corbeaux, n'hésite pas à le dire à ton MJ pour qu'il insère des clins d'oeil dans sa partie ... vu ton background, y a un truc plus ou moins surnaturel qui pourrait être développé.
Invité- Invité

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