Elias Magnus, Adepte de Tzinntch

Mes salutations les plus glaciales,

"- Bon les enfants, on va parler de votre avenir. Cynthia, que veux tu faire plus tard ?
- Bah moi, ze veux être coiffeuse.
- Très bien Cynthia. Et toi, Théodore ?
- Moi, je serai Paladin de Braav, pour que plus aucun enfant ne se retrouve en orphelinat comme nous.
- C'est magnifique, ça Théodore. Et toi, Philippe ?
- Je serai huissier de justice à la CDD. D'ailleurs j'ai remarqué qu'il y a des manquements au règlement dans l'établissement, j'ai formulé trois plaintes à ce sujet.
- Hmmmhmmm, merci Philippe. Et toi, Elias ? As-tu une idée de ce que tu veux faire plus tard ?
- Moi plus tard, je veux prendre la place de Gzor !"

Je vous laisse deviner la tête de la bonne soeur en charge de l'orphelinat Andhoffline lorsque le petit Elias Magnus, 5 ans, lui répondit ceci. Pas étonnant qu'il n'ait pas beaucoup d'amis durant cette période de sa vie.

Elias a littéralement atterri devant le parvis de l'orphelinat alors qu'il n'avait qu'un an et demi, après que ses parents l'aient balancé par la fenêtre de leur carrosse après avoir découvert ses aptitudes magiques. Comment leur en vouloir ? Elias, dans un épisode de perte de contrôle de magie avait fait gonfler sa tante Barge qui s'était envolée par la véranda. Une excursion de nains chasseurs de dragons aurait retrouvé une de ses bagues dans les montagnes de l'Est, à 137 km de la maison familiale dans les faubourgs de Glargh.

L'orphelinat Andhoffline l'avait alors accueilli parmi les autres enfants et malgré quelques disparitions de congénères et le lancement de quelques sorts chaotiques attribués aux voyageurs de passage, la jeunesse d'Elias se passa comme dans les livres. Mais pas les livres pour enfants, plutôt ceux où le gamin choppe une bonne grosse maladie dont le remède coûte la peau du derche et qu'évidemment l'orphelinat ne peut se payer.
De cette maladie est née son aversion pour Niourgl ainsi que sa constitution très fragile. (Il risque de perdre ses dents si vous éternuez trop fort à côté de lui).

Une fois, alors que le soleil brillait haut dans le ciel, un barbecue fut organisé par les paroisses avoisinantes. C'était surtout un moyen pour les grandes religions du Bon du Bien de bien se faire voir auprès de la populace et d'essayer de racoler des fidèles à moindre de coût. Théodore Badd Plaphon, jeune et insupportable bambin au cheveux blonds avait alors décidé de devenir paladin de Braav durant cet évènement (pas de surprise, je vous l'ai dit tout à l'heure, ne faites pas les étonnés). Il décida donc de jouer au chevalier et au méchant. Évidemment, devinez quel rôle notre petit Elias reçut (Ce n'est pas celui du chevalier, hein). D'après les rapports qui ont découlé de cet évènement, tout s'est accéléré à partir de ce moment là. Théodore poussa Elias, qui trébucha (parce que non content d'être maigrelet, il est affreusement maladroit. Eh oui, la vie ne l'a pas encore gâté. Et rien ne dit qu'elle se décide à le faire d'ailleurs) sur le barbecue plein de graisse et de merguez. La graisse vient lui cuire le haut du visage sur lequel se trouve désormais une marque indélébile.
De cette brûlure est née son aversion pour Adathie.
Car oui, le prêtre en charge de la boustifaille préféra sauver les merguez plutôt que le pauvre jeune homme. Cette blessure aurait pu disparaître si le prêtre de Youclidh n'était pas occupé à compter fleurette à la bonne soeur.
De cette romance est née son aversion pour Youclidh.
Bon et pour Braav, eh bah c'est de la faute de Théodore hein. C'est plutôt simple à deviner. Vous aviez compris ? Ah. Je passe à la suite alors.

Bref, la profession future de notre Elias n'allait visiblement pas s'orienter vers sa volonté d'aider son prochain. Il avait lu quelque part cette phrase rédigée par un illustre inconnu du nom de Tymmond Pumb'Ah :
Quand le monde entier te persécute, tu te dois de persécuter le monde.

Il décida alors d'en faire sa maxime et quitta l'orphelinat à l'âge avancé de 14 ans.
Il erra dans Glargh à la recherche d'un mécène qui pourrait l'embaucher comme commis au poubelle dans son donjon.
Puis, une nuit d'hiver, où il faisait au moins -8000 (d'après son ressenti du moins), un homme tout de noir vêtu s'arrêta devant ce jeune garçon frigorifié. Il se moqua de lui, puis le détailla du regard avec attention. Ce jeune roux semblait avoir une étincelle dans le regard qui dénotait avec sa chétive apparence. Ce n'était pas le regard d'un mourant, mais plutôt d'un petit con plein d'arrogance qui ne méritait qu'un coup de pompe dans le derche. Alors que l'illustre inconnu s'apprêtait justement à exécuter le coup de pied directement dans le fondement du jeune Magnus, il senti des flux de mana se diriger vers l'enfant, comme pour le protéger. Il était surpris qu'un si jeune blanc-bec sans éducation ni chaussures puisse modeler (attention les grands mots, il n'y est pour rien, qu'on se le dise) ainsi le mana. Il l'absorba donc (avec quel sort, je n'en sais rien et je m'en moque d'ailleurs. Vous devriez laisser tomber, je ne m'arrête pas sur un point de détail comme cela), et donna quand même son coup de pied à Elias. Il le saisit ensuite par le col et ce dernier lui resta dans la main. Il le pris alors par le reste de sa chemise, et cette dernière lui resta dans la main. Passablement énervé, il saisit Elias par le bras, et celui-ci ... Non, il resta accroché au corps du jeune, soyez rassuré. Il l'amena dans un grand temple noir dont la décoration laissait à désirer pour tous les amateurs de licornes et autres saloperies de la forêt.
À son réveil (oui, il s'était évanoui, ce gros nul), il se trouvait dans une chambre indescriptible (c'est plus facile pour moi). Un homme rentra, lui expliqua qu'il était dans le temple de Tzinntch à Glargh, et lui dit qu'il allait devoir payer sa dette envers le Dieu-Démon pour l'avoir sauvé. Il lui donna un bout de pain, un peu d'eau, une robe noire, une grosse branche et le balança dehors en lui disant de revenir à la fin de sa première mission.