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L'histoire de Karandras

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L'histoire de Karandras Empty L'histoire de Karandras

Message par Jeth Dim 26 Juin 2011, 21:10

Les sociologues fanghiens, ou du moins les abrutis prétendant à ce titre, peuvent dire ce qu'ils veulent, ce n'est sûrement pas à la campagne que l'on peut apprendre des choses sur le sens de la vie, notamment ce qu'est le travail, la satisfaction personnelle, un air sain ... Non, ils n'en savent rien, mais vraiment rien. Sans doute parce qu'ils n'y ont jamais vécu, cloîtrés bien au chaud dans leurs tours dans les grandes villes et n'approchant le monde extérieur que par des dossiers incomplets et toujours en retard.

Je suis né dans un petit village de l'ouest de la Terre de Fangh, qui ne figurera sans doute jamais sur la moindre carte, parce que tout le monde s'en fout, et l'idée d'y repointer les pieds un jour est pour moi un concept fort abstrait, surtout après avoir chassé de ma mémoire son emplacement. Je n'en ai que quelques bribes de souvenirs, et pas les meilleures, évidemment, sinon je ne serais pas ici en train de m'en lamenter. Je n'ai pas connu mes parents, ils auraient été emportés peu après la naissance suite à je-ne-veux-pas-savoir-quoi, parce que ça ne changera pas grand chose, et j'ai élevé pendant dix années par un grand connard que je nommais ... mon oncle. Un putain de paysan avec le stade de réflexion dépassant à peine celui d'un tronc d'arbre et ayant une conception très précise du milieu campagnard, qu'il a d'ailleurs tenté de m'inculquer sans succès. Pour lui, la vie se résumait à "bosser, montrer sa force et faire valoir sa paire de couilles" comme il le disait si souvent. Pas vraiment le milieu propice à des activités intelligentes en résumé. Et quand il prenait un peu de temps pour me parler, c'était souvent pour me dire "ben, tu vois gamin, tu pourras me dire ce que tu veux, mais claquer des doigts pour faire apparaître des petites étincelles bleues, à part foutre le feu aux champs, ça ne sert à rien ici". Sans doute sa parole la plus sensée avec un peu de recul.

Ah oui, concernant cette histoire d'étincelles bleues, c'est un don que je possède depuis ma naissance et qui ne me sert pas en rase campagne, à part m'attirer ce petit chieur de Arnaud de Mortegarde. C'est un fils de noble, son père possède les deux tiers des terres environnantes, ce qui est la raison essentielle qui nous force à le supporter, parce que tout le monde est d'accord pour dire que c'est un emmerdeur pourri gâté. Alors, quand il m'a vu faire apparaître mes étincelles bleues, au fond la plupart des gens étaient rassurés en disant "ben maintenant c'est lui qu'il fera chier, pas nous". Tous les jours, il venait me voir pour me demander ce que c'était le truc, et à chaque fois, je lui répondais que je ne savais pas. Mais faut reconnaître qu'il était tenace le morveux, sans doute sa seule qualité, même si ça ne m'arrangeait pas.

Et puis un jour, son côté chieur d'élite est ressorti lorsque la baraque de son père a été cambriolée par des voleurs et que la seule chose qu'avait eu le temps de voir le garde était une étrange lumière bleue ... Je vous laisse deviner qui a morflé. Bilan : tabassé sur le semblant de place publique par le garde pour me faire avouer un crime que je n'avais pas commis. Tout le monde était au courant que j'avais participé à la battue au sanglier avec eux, mais ça ne suffisait pas comme alibi, surtout que le crétin de noble en avait vraiment après moi. J'y serais sans doute passé si au bout d'un moment, l'autre garde avait eu le moment de jugeote requis pour arrêter son collègue. C'était déjà ça de bien mais j'ai quand même été banni du village pour complicité de vol. C'est beau la présomption d'innocence, hein, surtout chez les pecnots.

J'ai cependant eu une opportunité après que le vieux Bertrand m'ait recueilli dans sa cabane pour que je me repose un peu. J'étais bien mal en point mais je me souvenais quand même de ce qu'il me disait. "T'es pas fait pour la campagne, petit. La meilleure solution, ça serait que tu partes à Glargh, la grande ville au nord-est. Là-bas, il paraît que tous les talents y ont leur place, donc tu trouveras peut-être quelqu'un qui trouvera une utilité à ta capacité", en faisant référence à mon don qui m'avait valu ce cadeau de la garde. Quelques jours plus tard, après que je fus bien reposé, le vieux Bertrand prétexta d'un voyage pour aller voir de la famille vers Valtordu, un endroit dont j'ignorais jusqu'à l'existence, pour me cacher dans sa charrette et m'amener jusqu'à Glargh. Le voyage se plaça tranquillement, les brigands n'étaient pas fauchés au point de devoir se rabattre sur un chariot de paille.

Au bout de trois jours, nous étions à Glargh, et j'eus un grand choc lorsque je vis de mes propres yeux la ville, qui me posait des problèmes existentiels : comment pouvaient cohabiter autant de gens sans qu'une baston générale ne se déclenche? A mes yeux, ça dépassait l'entendement. Bertrand m'amena ensuite vers un bâtiment qu'il appelait "l'université de magie de Glargh", il descendit de sa charrette qu'il garait pour traverser la rue et m'amener à l'entrée. Les derniers mots qu'il me dit furent "Petit, s'il y a un endroit où tu devrais trouver ta place, c'est ici, là tu n'as que des gens qui ont des facultés étranges, du même genre que ces étincelles bleues. Si tu veux trouver un sens à ton existence, c'est demain. Et passe me voir à Valtordu un de ces jours, je vais m'installer là-bas." Après quoi il retraversa la rue, enfin pas entièrement puisqu'il fut percuté de plein fouet par un cavalier trop pressé qui le tua sur le coup. De ce que l'on m'en raconta plus tard, c'était un officiel qui devait transporter un message urgent et que le corps du vieillard fut jeté sans ménagement à la fosse commune, histoire de se débarrasser de quelques preuves embarrassantes.

Une fois complètement seul, je me décidais à pousser la porte et la première chose qui me fit face fut un autre vieillard, aux yeux bleus comme le saphir (une pierre dont j'appris plus tard l'existence) et aux cheveux blancs comme les nuages, qui me demandait pourquoi je traînais ici. Pour toute réponse, je me contentais de tendre mon bras droit et de claquer des doigts pour faire apparaître les fameuses étincelles bleues, ce qui lui arracha un sourire et un "intéressant celui-là", puis il me demanda de le suivre. C'est ainsi que démarrait ma vie dans l'université de Glargh.

J'appris plus tard que le vieux qui m'avait pris sous son aile était un professeur de l'université spécialisé dans la magie de l'eau. C'était la seule magie qu'il maîtrisait mais personne ne rivalisait avec lui dans ce domaine, à tel point qu'un magicien de la ville rivale nommé Cham lui envoyait régulièrement des lettres pour discuter avec ce qu'il appelait "un élémentaliste non pyromane qui valait le détour". C'est ainsi que je passas dix autres années de mon existence en tant qu'apprenti auprès de mon maître.

Ce fut durant ces années que je pris conscience d'un certain nombre de vérités. Déjà, que j'étais né avec ce qu'on appelait des pouvoirs magiques, ce qui était assez rare et précieux, ainsi qu'un tas de choses utiles sur le quotidien dans ce qu'on appelait la Terre de Fangh. Assez vite, je vis qu'à Glargh, les mages et sorciers n'étaient pas très appréciés à cause des accidents qu'ils déclenchaient, à cause des expériences des débutants. A mes yeux, le concept d'accident magique était assez abstrait, jusqu'à ce que par erreur, un étudiant en magie généraliste utilise une trop forte dose d'énergie sur sa lumière de Wismal, ce qui toucha mes yeux de plein fouet et modifia définitivement la couleur de mes yeux, les faisant désormais briller d'un blanc lacté. Peu après, mon professeur plaisanta en disant que j'avais peut-être acquis la capacité de faire fuir les zombies en les regardant vu qu'il s'agissait du rôle initial de ce sortilège, mais je n'en savais strictement rien. Les trois grandes leçons que je retins de ma vie d'apprenti magicien auprès du magicien d'Eauz, comme l'appelait les autres professeurs étaient "garde toujours tes meilleurs atouts pour le moment venu", "l'apparence est illusion, seule la réalité est" et "manipuler avant de se débarrasser", ce qui me fixait globalement ma politique d'utilisation de la magie.

Le jour de mon départ, je décidais de me vêtir de manière assez courante, de façon à ne pas révéler quoi que ce soit de mes capacités surnaturelles, mon sceptre d'entraînement étant la seule trace pouvant révéler ma position sociale. Je pris également sur moi un sac dans lequel je rangeais quelques provisions ainsi que mon grimoire de cours et quelques objets utiles, mais je mettais ma cape bleuâtre sur moi et après avoir remercié mon maître pour ses services et lui avoir promis de revenir un jour, je partais sur les routes.

Je m'appelle Karandras, je suis un humain voyageur apparent mais magicien réel, je fais près d'un mètre soixante-dix, j'ai des cheveux bruns et des yeux blancs comme le lait. C'est ici que mon passé s'arrête, c'est ici que mon histoire peut commencer.

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Phénix, MJ jouant un nain guerrier amnésique de niveau 1
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Message par Nairod327 Lun 27 Juin 2011, 02:23

Horreur! Le professeur Cham von Schrapwitz vit a Waldorg! Sinon bien sympa ^^
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