Médolie Dumoria, jeune humaine nécromant

À l'origine, cette adorable fillette devait s'appeler Mélodie, mais son père fit une erreur à la mairie de Ranuf après avoir un peu trop fêté la naissance de sa fille unique.

Son père, Hubert Dumoria, était à l'origine un simple bûcheron de Ranuf travaillant dans la forêt de Schlipak lorsqu'il rencontra la belle Edith Pia'Fabek, ménestrelle itinérante de talent (ses titres les plus connus sont "Oui, je regrette tout", "La Vie en Prose", "Milou", et tant d'autres). De cette union naquit la petite Médolie, aux traits ressemblants d'avantage (et tant mieux pour elle) à ceux de sa mère. Pour faire vivre sa petite famille, Hubert mit les bouchées doubles, monta sa propre scierie et est aujourd'hui le patron de la plus grande exploitation forestière des environs. Sa réussite se tient autant à ses qualités de chef de groupe qu'il aura inculqué à la petite Médolie, qu'à ses amitiés avec les elfes sylvains des environs avec qui ils travaillent efficacement.

Malgré les absences répétées de sa mère alors qu'elle partait en tournée en Terre de Fangh, Médolie grandit d'un foyer chaleureux, gorgée d'amour où elle ne manquait de rien. Elle aidait son père comme elle le pouvait avec les tâches ménagères en attendant que sa mère ne rentrasse de ses pérégrinations. Bref, elle devint une enfant souriante, ouverte et espiègle, toujours fourrée (dont elle était souvent l'instigatrice) avec les autres enfants du village, à faire les quatre-mille sept cent quarante-deux coups. Elle avait devant elle toute sa vie, et pouvait devenir ce qu'elle aurait souhaitée, mais ça, c'était avant le drame. Pauvre enfant.

Alors qu'elle n'avait que onze ans, elle rentrait d'une tournée dans les Montagnes du Nord en compagnie de ses parents, ils passèrent au nord de la Forêt de Schlipak. Bon jusqu'à, rien d'anormal me direz vous. Surtout que la route est généralement occupée par des marchands reliant Mlieuj à Juienal, donc les attaques de bandits se font rares à cet endroit. Bref, revenons à notre histoire. Il faisait nuit, et il pleuvait. Médolie avait réussit à s'endormir malgré les cahots de la route lorsque tout à coup, une créature étrange fit apparition dans son rêve de licornes, de lapins et d'écureuils. Il s'agissait d'une créature humanoïde (du moins il lui semblait), grande et massive, à moins que ce ne soit son aura et les vapeurs noires comme le vide qui l'entouraient qui créaient cet effet nébuleux. Médolie essaya de détailler la créature, mais rien à faire. Dès qu'elle semblait distinguer un trait particulier chez cet être, il changeait de forme. Après quelques instants, l'entité se rapprochera d'elle et une voix glaciale, gutturale, venant du Néant lui-même, sembla faire vibrer les parois mêmes du rêve :
"Toi, ton âme, ton destin, ta vie toute entière m'appartient désormais. Tu dois me libérer en trouvant les vingt fragments de nécro-tissus qui m'empêchent de parvenir jusqu'à ton plan de misérable mortel. Je vais t'offrir une fraction de mes pouvoirs afin que tu puisses accomplir cette prophétie. Tu en auras d'avantage à mesure que tu me serviras à travers le monde. Ne me déçois pas si tu ne veux pas mourir."
Ces derniers mots étaient si faibles qu'ils paraissaient n'être que de simples murmures pénétrant l'âme de la fillette. Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, elle était dans son lit. Ses parents avaient dû l'y déposer dès leur arrivée dans la nuit. Elle allait faire sa toilette quand, dans son regard, elle sembla distinguer une petite lueur violette et brillante y poindre. Cette lueur pulsait sourdement d'un éclat mauvais. Médolie trouva que ça allait bien à son joli teint de pêche, et descendit prendre son petit déjeuner avec ses parents. Elle ne pipa le moindre mot à ses parents de son étrange rêve, prit sa collation, puis monta faire un petit balluchon. Elle écrivit une lettre à destination de ses parents, puis attendit qu'ils vaquent à leurs occupations pour déposer la lettre sur la table et sortir par la porte d'entrée.

Son voyage inattendu venait de commencer.